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lundi 2 janvier 2012

Première rencontre avec la Roumanie - ENFA

Dans le cadre de mon travail à l’ENFA, j’ai bénéficié en juillet dernier d’une bourse Erasmus qui m’a permis d’accompagner trois enseignants néo-titulaires effectuant un stage Leonardo en Roumanie. Ma collègue du Service Relations Internationales était également du voyage et nous avons tout de suite formé à nous cinq un groupe harmonieux, solidaire et complice.
J’avoue que je ne savais pas du tout quoi attendre de la Roumanie que je voyais comme un pays de l’Est pauvre et austère émergeant à peine de plusieurs décennies de dictature. Cependant, j’avais les mêmes préjugés au sujet de la Lettonie, autre pays dans lequel j’ai accompagné par trois fois des groupes d’enseignants en formation et dont je garde finalement un souvenir impérissable. J’ai donc décidé de laisser mes idées préconçues en France et de goûter simplement au plaisir de découvrir une nouvelle contrée.
Le moins que je puisse dire est que je n’ai pas été déçue ! Véritable terre de contraste, la Roumanie n’a cessé de nous éblouir par la beauté et la variété de ses paysages somptueux, qu’il s’agisse de la lumineuse vallée d’Olt couverte de vignes, des sombres et denses forêts de Transylvanie ou de la majestueuse chaîne des Carpates. L’architecture roumaine est également remarquable : nous avons visité de nombreux monuments parmi lesquels le monastère d’Horezu classé au patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO, mais aussi les très belles villes que sont Sibiù et Brasov, sans oublier le château de Bran, rattaché, pour le folklore, au mythe de Dracula mais célébrant plutôt la famille royale roumaine.
Nous avons surtout découvert un pays ou l’hospitalité semble être le maître mot : partout où nous sommes allés, quelles qu’aient été l’heure ou les conditions de notre arrivée, nous avons toujours été chaleureusement accueillis par des hôtes qui mettaient souvent un point d’honneur à s’exprimer en français. Même ceux qui ne maîtrisaient pas du tout notre langue nous abordaient avec un enthousiasme communicatif. De notre côté, nous avons assez rapidement maîtrisé bon nombre de mots de cette langue latine, finalement assez proche de la nôtre.
En fait, il y a beaucoup de points communs entre la France et la Roumanie : tout comme le nôtre, ce pays est un remarquable producteur de vins. Les échanges de cépages ont d’ailleurs été nombreux entre ces deux pays. Blancs, rouges ou même rosés, les vins roumains nous ont été présentés lors de la visite du Musée de la Vigne et du Vin de Dragasani, au cours de dégustations ou bien de visites de vignobles et autres exploitations viticoles (“Prince Stirbey”, cave Avincis chez M Stoïca, ancien ministre de la Justice …). Nous avons aussi découvert la Tsuika ou plutôt la Ţuică, redoutable alcool de prunes aussi fort que la Vodka que l’on prend en apéritif ou tout au long du repas si on le veut. Et quels repas ! Dans une ambiance toujours conviviale, nos hôtes ont tenu à nous faire découvrir les spécialités de leur pays : mamaliga (polenta accompagné de crème aigrelette), sarmalé (feuilles de choux farcies à la viande de porc), mici (petites saucisses à griller) et l’incontournable papanash (sorte de beignet recouvert de crème fraîche ainsi que de coulis et baies de cassis). Les légumes sont nombreux sur les tables car ce pays en produit beaucoup. Nous avons visité différentes exploitations maraîchères de plusieurs hectares couverts de serres ou de jardins dans lesquels étaient cultivés les légumes les plus populaires : poivrons, tomates, cornichons, piments, concombres… Et bien sûr, nous avons vu beaucoup de vignes et appris que de nombreux français rachetaient des terres en Roumanie pour les cultiver.
Dans les établissements scolaires que nous avons visités on nous a raconté comment le régime de Ceaucescu avait rendu l’étude de pratiques agricoles obligatoire pour tous les élèves. Une situation parfois si mal vécue que certains parents ont bien des difficultés à comprendre, aujourd’hui, que leurs enfants puissent se tourner de leur plein grès vers ces filière alors qu’ils rêveraient pour eux d’un avenir plus valorisant. Or nous avons rencontré des élèves motivés et des enseignants qui nous ont présenté d’intéressants projets internationaux. L’occasion pour moi d’assurer un peu la publicité du Master Agrofood Chain, Master en langue anglaise dont j’assure le suivi administratif. Qui sait ? Dans quelques années, j’aurais peut-être le plaisir d’accueillir à l’ENFA quelques étudiants roumains rencontrés pendant ce stage.
Témoignage de Mireille Bacou